Lettre à mon futur mec (un sérieux, les autres ça compte pas)

Bonjour Jules (cela s’applique même si ton prénom n’est pas Jules, rassure-toi).

Tout d’abord, si tu lis ce texte, c’est que tu es passé à travers la première batterie de tests, donc bravo. Et oui, je sais que j’ai été froide avec toi, que je t’ai fait une blague un peu subtile pour tester ton humour et ta répartie, que je t’ai envoyé bouler (en souriant, je ne suis pas si méchante), que je t’ai observé sans discrétion, que je t’ai posé mille questions et que je ne t’ai encore rien raconté sur moi, du moins rien de trop personnel (oui j’ai un peu de mal à m’ouvrir aux autres – aucun souci pour parler de conneries mais le reste c’est plus compliqué), que je t’ai ignoré, remarqué, bref, fait vivre tous les petit rituels de Brigitte.

Si tu es là, c’est que tu corresponds à mes premiers critères : déjà tu es beau (c’est toujours bon à prendre), j’aime bien discuter avec toi et je te trouve drôle. Félicitations.

Je me dois de te prévenir, j’ai eu mon lot de casseroles et j’ai plein de défauts ; des qualités aussi mais ça tu t’en doutes, sinon tu ne t’intéresserais pas à cet article.

Alors, niveau relations merdiques, j’ai donné. J’ai fait le pervers narcissique, j’ai eu un mec qui m’a rabaissée, j’ai eu des relations à distance, j’ai eu droit au coureur de jupons qui était censé changer pour moi (il me l’avait promis le bougre), au beau parleur, à l’aventurier, au mec qui se cherche (les tourmentés, j’adore, j’ai l’impression que je vais les sauver), au mec qui a besoin d’aide (une maman ne lui suffit pas, il lui en faut deux), au plan cul qui tombe amoureux, au plan cul dont je tombe amoureuse, au mec qui part faire le tour du monde, à plein d’histoires en gros… Je sais, ça fait beaucoup.

Non, je ne me réserve pas pour le mariage.

Oui, j’ai eu une vie avant toi, je cherche l’amour, il faut bien essayer ; si on trouvait du premier coup ça se saurait. J’ai couché avec plus de garçons que la moyenne des filles (10 de mémoire) dans le cadre de relations sérieuses, ou non. Je suis ouverte, mais j’ai des côtés traditionnels, j’aime le sexe mais je ne pense pas qu’à ça.

C’est ça la femme moderne non ?

• J’ai besoin de sentir que tu me respectes mais j’aime jouer.
• Le câlin à la fin, je sais c’est cliché, j’en ai parfois envie mais parfois je m’en fous.
• Si tu ne veux pas rester dormir, va-t’en mais je n’apprécie pas (ce n’est pas pour autant que je te le montrerais).
• Les préliminaires, j’adore ça mais c’est intime, ça viendra quand j’aurais envie. Si tu me forces, je t’engueule, ou je me vexe.
• Un petit secret ? La clef, c’est de me faire croire que c’est moi qui commande mais de garder le dessus. C’est compliqué je sais, loin d’être évident, et sûrement typiquement féminin mais c’est comme ça mon grand.

Après, que les choses soient claires, je cherche l’amour, mais je ne suis pas désespérée. J’aime ma vie, mon boulot, mes études, mes amis, ma télé, mes séries, mon lit, mon sport, mon ciné hebdomadaire, mes cafés en terrasse, mes sorties en boîte.

Les gens qui comptent pour moi sont une priorité, tout comme ma carrière, dans laquelle je me suis beaucoup investie et que j’ai choisie. Ma famille est compliquée, mais c’est un pilier. J’ai vécu des épreuves, j’ai du caractère (mon père dit que je n’ai pas un caractère facile… et c’est pas faux) et aussi de la force de caractère.

Autrement dit, je n’ai pas foncièrement besoin de toi, si tu lis ça, c’est que je me suis dit que tu pourrais être un plus à ma vie, du bonus quoi (c’est un compliment).

SI je ne t’appelle pas, il peut y avoir plusieurs raisons :

• Tu me fais peur (bon signe ça)
• Je n’ai pas envie (moins bon)
• J’attends que ça soit toi qui le fasse (faut pas déconner, mais à tout moment je peux craquer)
• Je suis vexée (ah oui, je suis très susceptible)

Si je ne répons pas à ton message, il peut y avoir plusieurs raisons :

• Je suis vexée (très très susceptible)
• J’attends un peu pour faire la fille détachée (grosse stratégie)
• Je n’ai pas envie (c’est malheureusement possible)

Je peux donc facilement me vexer, attention à mon ego. Les blagues, c’est bien mais si je te dis que tu vas trop loin, c’est que tu vas trop loin. Il faut arriver à discerner le rire « vrai » du rire « poli ».

Après, quelles autres mises en garde ?

Je réfléchis beaucoup et je me pose beaucoup de questions, autant te dire que c’est épuisant. Pour toi, ça sera bien et pas bien à la fois : bien car je suis compréhensive car je me mets à ta place, pas bien car des fois il faudra qu’on discute de trucs chiants, typiquement féminins et névrosés (désolée d’avance), mais ça s’arrange avec le temps, promos.

Je me lasse très vite. J’adore les (bonnes) surprises. M’acheter un gode comme cadeau d’anniversaire c’est nul et absolument pas romantique, les rideaux non plus, et l’aspirateur c’était une autre époque. Si je me lasse de toi, c’est difficile de retourner en arrière.

Il n’empêche que je suis ravie de t’écrire, depuis le temps que je t’attends. Je me demande à quoi tu ressembles (Ryan Gosling, pitié pitié pitié) mais si tu lis ça, c’est que je t’ai choisi. J’espère que j’ai raison de te laisser faire partie de ma vie et d’avoir envie de faire partie de la tienne. J’attends de l’humour, de la patience, de la compréhension, de l’honnêteté et beaucoup de bonheur tout simplement. Je ferai de mon mieux pour donner tout ça, voire plus.

Et oui, malgré tout ce que je viens d’écrire, j’aime être amoureuse et j’aime donner de ma personne dans une relation. Je suis très prudente et j’ai peur de l’engagement mais j’aime le jeu.

Bon courage à toi, j’espère qu’on gagnera le jeu en équipe et que cela ne se terminera pas en duel ;)